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Vendredifférent: Le P’tit Québec, FL

Deux de mes amis, qui ne se connaissent pas, m’ont tous les deux dit qu’ils avaient passé leurs vacances en Floride. Sans être complètement extravagante ou anormale, cette coïncidence (pour ne pas l’appeler «tendance») m’a quand même occupé un peu l’esprit. Car le Québec et la Floride ont, avec les années, développés une relation plus qu’étrange.

Évidemment, pas besoin de lire Météo Média pendant longtemps pour comprendre que la Floride a quelque chose que le Québec ne pourra jamais offrir. Mais pourquoi spécifiquement la Floride ? Il y a du soleil ailleurs. Selon le Soleil de la Floride, un quotidien francophone local, la Floride demeure une destination à la popularité désarmante. Plus de 3 millions de Canadiens auraient passé du temps dans le Sunshine State en 2011.

Et c’est une chose de visiter, mais pourquoi choisir de s’y installer ? Le Mexique, la Louisianne, la Géorgie, le Texas le Mississippi sont tous des états qui donnent sur le Golf du Mexique. Et pourquoi le Nord-Est, principalement, comme Fort Lauderdale, Allandale ou Hollywood, des villes où, selon le mythe, il est tout à fait possible de ne vivre qu’en français?

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Jusqu’à récemment, j’ai toujours pensé que La Florida était une oeuvre de fiction. Hé boboye la naïveté.

Ce magnifique document de René Ferron, un des plus grands croqueurs de réel de l’histoire du Québec, nous emmène dans le vrai Hollywood, PQ, peuplé de fiers représentants du P’tit Québec, le surnom fromagé qu’on a donné aux villes que les hordes de semi-retraités et autres oiseaux d’hiver ont partiellement adaptée par leur langue, leur culture, leur Caisse Populaire et leur soupe aux pois.

Le film de George Mihalka explore vaguement le thème de la xénophobie, celle des Américains qui ont vu leur ville être transformée par ces étrangers qui achètent des propriétés, ouvrent des commerces, fondent des entreprises, sans apprendre la langue du pays ou s’intégrer aux indigènes. J’imagine que ça ne s’est pas amélioré depuis que le huard est revenu à parité et que le marché immobilier s’est complètement écroulé en 2008.

Et pour une raison que je peux difficilement m’expliquer, j’imagine ces Québécois exportés être les même qui chignent abondamment sur la disparition du français, du logement abordable et des valeurs canayenne-française à cause de notre «tolérance» à l’immigration.

Ah oui, c’est peut-être à cause des petites madames comme celle à 6:00.

Des gens qui voyagent des milliers de kilomètres pour faire, manger, boire, dire exactement la même chose que chez eux, ce sont des patriotes ultimes, ou les pires des colons (au propre, au figuré, et à tout ce que vous voudrez).

Et, dernière pensée en cette période électorale: Qu’on arrête de spéculer que ce sont les jeunes qui ont le monopole de l’égoïsme au Québec parce qu’ils réclament le même traitement que celui qu’ont reçu leur parent à leur âge.

Ce n’est pas nous qui avons fait baisser le taux de natalité à 2,1 en une génération.
Ce ne sont pas nos mariages qui se sont terminé plus de 50% du temps en divorce.
Ce ne sont pas nous qui vont prendre nos retraites à 50, 55 ou, horreur, 60 ans.
Ce n’est pas nous qui vont rediriger nos pensions dans l’économie d’un pays étranger.
Ce n’est pas nous qui vont se faire traiter par le système de santé le plus onéreux de l’Amérique et refiler la facture aux Québécois.